histoire de Saint-Basile

Il n'y a pas de  photos disponibles du chateau de Maisonseule sur notre site, ayant reçu un refus de pouvoir en  diffuser ,nous pourrions en mettre en ligne car la loi nous y autorise du moment que les photos soient captées de la voie publique , en respectant la liberté et l'intégrité des occupants .

Par un soucis d'apaisement et ne voulant pas créer des tensions ,nous avons donc pris la décision de ne publier aucune photos du chateau ,nous vous invitons par contre à lire le document  çi-dessous qui lui appartiens à l'histoire.

 

 Maisonseule


     Sis non loin de l'église de Saint-Basile, à 650 m d'altitude, sur une croupe dominant largement la vallée du Doux, le site a pu sans doute porter, dès l'époque romaine, un poste de vigie, puis une demeure primitive très isolée (domus sola), ruinée plusieurs fois au cours de guerres féodales et toujours reconstruite sur le même emplacement. Le vestige le plus ancien, dit «Donjon de Saint-Louis», remonterait au XIIIe siècle. Il occupe l'angle nord-ouest de l'ensemble actuel. De forme rectangulaire (12,60 m sur 8,20 m), avec des murs épais de 1,50 m à la base et seulement 0,65 m au faîte. Les angles sont en grosses pierres de taille, tout le reste de la maçonnerie étant particulièrement soigné ; au rez-de-chaussée, une voûte en berceau, formant cave, occupe tout l'espace. Il n'y a pas d'escalier dans la maçonnerie ; on devait primitivement accéder aux étages par des échelles. L'étage supérieur était couronné d'une plateforme crénelée, avec chemin de ronde extérieur supporté par des corbeaux de pierre encore en place : les hourds en bois qui le constituaient étaient encore visibles après la seconde guerre mondiale. Ils furent enlevés en raison du danger qu'ils présentaient lorsque le château dût recevoir une colonie de vacances

    Aux angles on aperçoit les culots des trois échauguettes ; la quatrième est intacte à l'angle sud-est du donjon, au-dessus de l'étroite cour intérieure. Dans le langage du XIVe siècle, on les appelait des «maisoncelles» ; une étymologie a été avancée selon laquelle le nom de la demeure ne serait qu'une altération du vocable désignant ce genre d'élément défensif. L'isolement de l'édifice justifierait tout autant ce nom sous sa forme actuelle.

   Les étages primitifs sont encore indiqués intérieurement par les corbeaux destinés à soutenir les planchers et extérieurement par les latrines. Sur la façade ouest, des «archères», meurtrières verticales très allongées, diffèrent beaucoup de celles, plus récentes, des tours aménagées pour le tir à l'arquebuse. Des remaniements visibles ont modifié, aux XlVe et XVe siècles, l'aspect de cette façade du donjon.

   Des origines connues (XIIIe siècle) à la fin du XVIIIe siècle, quatre familles nobles se transmettront par alliance la possession de Maisonseule : les Sahune, du XIIIe au XVIe siècle, les Gruterie, du XVIe au XVIIIe siècle, les Chevrier, puis les Grollier.
   Les plus anciens seigneurs connus portaient le nom de Sahune (ou Assahune), dérivant de celui du fief d'Asséné (près de St-Agrève). Ils sont connus depuis Raymond d'Asséné, lequel, en 1273, rend hommage au vicomte de Polignac et au seigneur de Lamastre ; venus sans doute à Maisonseule par le mariage de Raymond avec l'héritière de la famille de Presle, qui portait : d'azur au lévrier passant d'argent, armes qu'ils adoptèrent en y adjoignant trois fleurs de lys d'or.
    Au début du XVe siècle, un fait important va sortir la famille de la médiocrité. En 1396, Louis de Joyeuse épouse Tiburge de Saint-Didier, dame de Lamastre ; les Sahune, étant ses vassaux, passent ainsi au service des Joyeuse, puissante maison dont le patronage va aussi s'exercer en faveur des Sahune, qui vont alors bénéficier d'alliances plus relevées. C'est ainsi qu'au début du XVIe siècle un Balthazard de Sahune épouse Françoise de Pierregourde, dont les armes figurent, avec beaucoup d'autres, dans la grande salle du rez- de-chaussée. Ils n'eurent qu'une seule fille, héritière du nom et des biens des Sahune.

   À cette époque leur château était réduit au seul donjon, qui ne comprenait que deux salles : en suivant attentivement les façades et les sous-sols, on découvre qu'il se raccorde avec des bâtiments formant l'aile nord, adossée au donjon, comprenant la vaste cuisine, une salle attenante et la tour nord-est, dite «tour des oubliettes» ; adjonction qui date du XlVe siècle ainsi que celle d'une autre aile en équerre, à l'est, terminée également par une haute tour d'angle, aux fenêtres et meurtrières étroites.

   L'entrée primitive du château se trouvait ainsi à l'emplacement du fond du vestibule actuel, le linteau de cette porte montrant encore, quoique bien mutilé, le blason des Sahune. La cheminée de la cuisine présente des claveaux solidement imbriqués en «traits de Jupiter» .

    Au XVe siècle, la crainte des «routiers», lors des troubles consécutifs à la guerre de Cent Ans, conduit à renforcer les défenses. On ferme le château au sud et à l'ouest par de solides murailles, et sa masse imposante prend la forme d'un quadrilatère irrégulier flanqué de quatre tours, en sus du donjon qui forme un angle saillant. L'apparition de l'artillerie oblige de concevoir des meurtrières permettant le tir de l'arquebuse ou de la coulevrine.
   Nous arrivons au XVIe siècle. Phélise d'Asséné, dame de Maisonseule, épouse en 1550 Guillaume de La Gruterie ; ainsi les grands biens des Sahune passent dans une branche de la famille de La Gruterie (qui possédait un fief près de Lamastre), issue au XVe siècle d'un cadet de la famille de Montjeu, seigneur de Chassagne (près des Vans) et bailli de la vicomté de Joyeuse. Leurs armes étaient : de gueules au lion d'or. Du mariage de Guillaume et de Phélise naquit Alexandre, lequel, à la mort de sa mère, prit le nom et les armes des Maisonseule.  

 C'est à lui qu'on attribue les importantes transformations, dans le goût de la Renaissance, du vieux manoir féodal, par la création de  fenêtres à meneaux dans le donjon et la construction de belles cheminées en pierre portant les armes des Maisonseule, écartelées de celles de Margerite d'Altier du Champ. De la même époque date le gracieux oratoire aménagé au premier étage de la tour nord-est, avec sa jolie voûte et les jambages finement ciselés de sa porte.
    Au rez-de-chaussée, dans la vaste cuisine où se trouvait déjà une cheminée adossée au donjon, on en édifie une seconde dans le style nouveau du temps. Les portes de communication intérieure des grandes salles du rez-de-chaussée et du premier étage sont soignées comme le reste.
   De son mariage avec Antoinette de La Motte-Brion, Alexandre de La Gruterie de Maisonseule eut onze enfants, parmi lesquels nous ne retiendrons que les noms de :
    - Gaspard, reçu chevalier de Malte en 1614, commandeur de Sainte-Anne, Celles et Salins, en 1640, puis de Montbrison en 1644. Son portrait figure au château dans la partie encore habitée.
    - Jean, l'aîné, qui lui succède, épouse en 1620 Judith de La Tour-Gouvernet, fille de Paule de Chambaud, dame de Privas, qui tenait pour le parti protestant. Une autre fille, Marie, morte jeune, avait épousé le célèbre capitaine huguenot Brison. Devenue veuve, mais encore riche et belle, Paule de Chambaud ne manquait pas de prétendants. Le plus audacieux, Brison, ne prétendait rien moins qu'à épouser sa propre belle-mère, mais celle-ci lui préféra le vicomte de Lestrange, qui tenait pour le parti adverse, allumant ainsi en Vivarais une neuvième guerre civile aux épisodes tragi-comiques qui lui firent donner le nom de «guerre des Amoureux». On sait comment se termina la bagarre : par le siège de Privas, mené par Richelieu et le roi, en personnes, qui consacra la ruine du parti huguenot et fut suivi de la paix d'Alais. C'est au cours de ces dernières guerres civiles que Jean de Maisonseule combattit comme capitaine au régiment de Lestrange, son beau-père

 

 

 

 En 1624, il fait à nouveau remanier de fond en comble le château. Les murailles du sud et du Levant furent éventrées pour édifier les hautes et larges baies à meneaux et doubles croisillons que l'on voit encore aujourd'hui. De cette époque datent encore la porte d'entrée actuelle et le très confortable escalier monumental à paliers, dont chaque marche est formée d'une seule dalle de granit longue de deux mètres. Les planchers et les plafonds sont refaits «à la française», avec des poutres de châtaignier longues de neuf mètres et de quarante centimètres d'équarissage ; des lambourdes, également de châtaignier, et deux épaisseurs de merrains constituent les planchers. Des artistes, présumés à tort Italiens, décorèrent les poutres, peintes en rouge de motifs au pochoir figurant en particulier des fleurs de lys associées en rosaces. Les armoiries de la famille et de ses alliances sont peintes sur le mur en une frise continue près du plafond, et se répètent sur le mur opposé. Les écus sont entourés de salades.

  Au premier étage, la grande salle occupe presque toute la façade du Levant. La cheminée est Louis XIII, les baies sont beaucoup plus grandes que celles des autres salles ; les poutres des plafonds sont également ornées de motifs au pochoir. Les armoiries diffèrent de celles d'en bas, chacune d'elles étant accompagnée de celles de l'épouse, inscrites dans un losange. Les noms inscrits facilitent leur identification.
  Des cinq enfants de Jean et de Judith, nous retiendrons encore le nom du plus célèbre : René, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de Lyon en 1676, grand maréchal de l'ordre en 1677 (c'était la seconde dignité, immédiatement après celle de grand-maftre), mort à Malte en 1679, où il fut inhumé dans l'église Saint-Jean.

 

Un autre tableau le représente en pied, vêtu d'un costume du temps de Louis XIII : culotte courte, bas de soie, souliers carrés, pourpoint de velours noir et manteau de l'ordre. La figure a un grand air de noblesse, il avait une grande réputation de soldat et de marin. Ce tableau, ainsi que celui de Gaspard de Maisonseule, ne sont que de bonnes copies ; les originaux, dont l'un est attribué à Philippe de Champaigne, se trouvent chez Madame du Besset, au château du Griotier, près de St-Romain-d'Ay.
   Le dernier des Gruterie, Antoine, comte de Maisonseule, baron de Lamastre, seigneur de Retourtour et Désaignes, chevalier de Malte en 1663, fut un personnage extravagant qui passa sa vie en procès contre ses voisins et ses beaux-frères. Il alla en période de disette, jusqu'à refuser l'inventaire de ses réserves de blé De la façon dont il arrangea ses affaires résulta une cascade de procès à la suite desquels Maisonseule revint aux Chevrier, puis en 1759 passa par alliance aux Grollier. Le marquis de Grollier ayant été guillotiné à Lyon en 1793, ses enfants émigrèrent. Maisonseule fut alors confisqué et vendu à un commissaire des guerres.
   En 1820, l'abbé Fustier acquit le château et y installa le collège de Vernoux, auquel succéda un petit séminaire dirigé par les prêtres de Saint-Basile, congrégation récemment fondée à Annonay. L'isolement devait faire péricliter de la même façon ces deux institutions. Le petit séminaire fut transféré en 1825 au Bourg-Saint-Andéol, puis en 1828 à Privas dans les locaux de l'ancien couvent des Récollets, où un collège florissant fonctionna sous leur direction jusqu'en 1871.
   Depuis 1828 le château est passé en plusieurs mains. Inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1983, c'est en 1990 qu'il a été acquis par son propriétaire actuel, l'artiste Yves Lecoq, qui a accueilli lui-même le groupe de la "Sauvegarde" lors de sa visite de 1996 et qui lui a fait les honneurs de sa demeure. Y. Lecoq a entrepris depuis 1990 un très important travail de restauration de l'édifice et l'a richement garni de meubles anciens.

Histoire du château :

* Au 13ème siècle, construction d'un donjon qui est curieusement nommé : Saint Louis (Cette classique construction est visible au bout de la flèche jaune : Bâtiment quadrangulaire avec 4 échauguettes d'angle). Il est possession de la famille Sahune ou Assahune ou Asseyne (suivant les orthographes des documents et les époques d'écritures).

* En 1273, Raymond d'Asseyne rend hommage pour son château au seigneur de Lamastre et au seigneur de Polignac.

* En ce dernier quart du 13ème siècle, Raymond épouse une damoiselle de Presle dont la famille possède le château de Vaussèche.

* Au 14ème siècle, le château s'agrandit coté Nord en recevant une spacieuse cuisine.

* Au 15ème siècle, durant la Guerre de Cent Ans, le château s'agrandit au Sud, coté le plus accessible en cas d'attaque. Le système défensif s'adapte à l'évolution des armes à poudre. Des arquebusières sont aménagées.

* En 1526, Balthazar d'Asseyne épouse Françoise de Pierregourde.

* En 1550, Phélise d'Asseyne, la fille unique de Balthazar et Françoise, épouse Guillaume de La Gruterie, seigneur de Chassagne et bailli du Comte de Joyeuse. Elle apporte le château de Maisonseule en dot.

* Vers 1553, naissance d'Alexandre de La Gruterie, fils de Guillaume et Phélise.

* Dans le troisième quart du 16ème siècle, le nouveau propriétaire du château se nomme : Alexandre de La Gruterie de Maisonseule. Il modifie fortement l'architecture du château en créant de nombreuses fenêtres à meneaux, de grandes cheminées et un oratoire au 1er étage de la tour Nord-Est.

* A la fin du 16ème siècle, Alexandre épouse Antoinette Bayle de la Motte Brion.

* En 1610, Jean de La Gruterie de Maisonseule, fils de Alexandre et Antoinette, épouse Judith de la Tour du Pin Gouvernet, fille de Paule de Chambaud Baronne (voir titre de noblesse) de Privas (voir le rôle de la Baronne rôle dans l'un des épisodes des Guerres de Religion).

* En 1644, Claude de la Gruterie, Baron de Maisonseule et la Chatre (fils de Jean et Judith) épouse Claude de Roiran.

* En 1663, Antoine de la Gruterie, fils de Claude et Claude, est Chevalier de Malte.

* En 1690, Antoine-Marie de la Gruterie de Maisonseule achète plusieurs seigneurie dont celle de Désaignes (voir le château) à la Princesse de Turenne. La famille  Gruterie est au sommet de leur gloire... car la chute est proche.

* En 1709, durant la grande famine, Antoine-Marie n'ouvre pas ses greniers, il préfère vendre très cher ses sacs "pourrissants".

* En 1730, Antoine-Marie décède sans héritier. La seigneurie échoue à sa soeur : Claudine de Maisonseule.

* En 1739, Claudine décède célibataire et sans enfant. Évidemment, ses sœurs (Jeanne et Anne) et famille de Claudine se disputent l'important héritage.

* Vers 1740 (?), Louise épouse Gaspard de Grollier et apporte le château en dot... (Curieusement un autre texte affirme que Louise épouse Gaspard en 1704).

* En 1742, après un long procès, Louise de Chevrière, nièce de Claudine et fille de Jeanne, hérite de Maisonseule. La famille Grollier administre les biens.

* En 1759, le château est possession du Marquis Pierre Louis Gilbert de Grollier, fils de Louise et Gaspard.

* En 1793, le Marquis est guillotiné (curieusement un autre texte affirme qu'il est fusillé à Lyon suite à sa participation à l’insurrection contre la Convention). Le château de Maisonseule est réquisitionné par les Révolutionnaires mais le site étant multi-propriétaires, il ne peut pas être vendu comme Bien National.

* A la fin du 18ème siècle, après de nombreuses péripéties, Maisonseule appartient à la veuve de Pierre Louis.

* Au début du 19ème siècle (à vérifier), le château est vendu à Dorel, un ancien commandant des Guerres d'Italie.

* En 1816, Dorel vend le château à l'abbé Furster.

* En 1820 l'abbé Furster transforme le château en établissement d'enseignement donnant naissance 2 ans plus tard à la congrégation de Saint Basile.

* Vers 1828, la communauté religieuse quitte Maisonseule devenu trop petit pour Bourg Saint Andéol.

Durant la fin du 19ème siècle et le milieu du 20ème siècle, de nombreux propriétaires se succèdent. Il semble que peu d'entre eux consolident ou rénovent le château.

* En 1859, Raphaël Gayard (à vérifier) achète le château qui n'était plus habité depuis 30 ans.

* A la fin du 19ème siècle (à vérifier), le château est possession du Vicomte de Barrère (à vérifier).

* En 1941, la famille du Vicomte vend le château à madame Chapon.

* Après la 2ème guerre mondiale, le château devient le centre d'une colonie de vacances.